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Le temps d’apprendre Aussi, pour parfaire le swing de nos enfants, ma femme et moi avons décidé de leur faire suivre des cours privés de la langue de Shakespeare, à raison d’une heure par semaine. Au bout d’un an, le professeur a convié tous les parents à un petit spectacle. En ouverture, il a posé une question : « Que vous attendez-vous à découvrir ? Que pensez-vous que vos enfants aient appris en une année ? » Et nous avons découvert avec émerveillement qu’ils savaient compter jusqu’à dix et chanter une petite chanson qui mettait en musique une trentaine de mots. Déçus ? Pas du tout ! L’année prochaine, ces 30 mots seront multipliés par 4, l’année suivante aussi, et ainsi de suite… jusqu’au moment où la connaissance de la musique des mots rendra tout nouvel apprentissage facile et naturel. Cela me ramène à l’enseignement du swing de golf. Qu’attendent les parents qui nous confient leurs enfants ? Si Tiger Woods est capable de nous emmener au ciel et de nourrir nos rêves avec son golf, il peut aussi nous ramener sur terre par l’exemple qu’il donne. Dans un des derniers numéros du Golf Digest des USA, il nous invite à l’imiter. Sous le titre « I did it. So can you », il nous apprend qu’en 2004, au sommet de sa gloire, décidant un changement majeur de son swing, il suivait sa philosophie : « Si on s’arrête (d’apprendre), on est dépassé ». Il se rappelle que pendant les premières modifications de son swing, il lui a fallu s’entraîner sans balle, tous les jours et pendant plusieurs heures, à un seul mouvement : ramener le club à mi-course de la descente en gardant ses bras devant son corps. Six mois d’un tel entraînement représentent environ 11.000 tractions des bras du haut vers le bas. Voilà ce qu’à dû faire Tiger Woods pour intégrer un petit changement dans son mouvement. Que pouvons-nous dès lors espérer pour nos enfants, dans l’apprentissage d’un mouvement si complexe et qu’il est indispensable de travailler en permanence, lorsqu’une seule heure de cours par semaine y est consacrée? Nous pouvons leur enseigner à bouger leurs corps, dynamique essentielle qui crée l’envol de la petite balle. Nous pouvons les familiariser avec l’environnement du sport, les inciter à le respecter en respectant les autres. Nous pouvons aussi leur faire découvrir les règles et leur permettre de se les approprier. Nous pouvons enfin leur apprendre à accepter victoire et défaite avec la même sportivité, et découvrir les plaisirs intenses procurés par la satisfaction de l’effort accompli. Un programme chargé pour une heure de cours hebdomadaire. Pour en faire des champions, il nous faut un peu plus de temps. Giulio Tadiotto.
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