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Les bons plans du swing
1 Patience
2 J’ai menti, j’ai vécu dans le mensonge 
3 Plane Truth
4 Le monde change
5 Partir pour mieux revenir
6 Qui se souvient de Trevor Immelman ?
7 Majesté, permettez-moi de vous dire la vérité. 
8 Le dernier match
9 Des poules et des tigres
10 Attitudes et comportement
11 Jouer régulièrement son handicap
12 Si j'étais Président
13 L'esprit du jeu
14 Vive L'Empereur
15 Réhabilitation
16 Potentiel et Limite... suite
17 Limite et Potentiel
18 L'intégrité du jeu
19 Interclubs, règles  et esprit sportif.
20 Qui est responsable ?
21 Que peut-on ou doit-on enseigner  ?
22 Sous le signe de l'amitié
23 Changer de grip
24 Si ce n’est pas du golf, ce n’est pas du golf
25 Le temps d’apprendre
26 Larmes et sanglots
27 Etre Pro, Coach, Psy et Papa: un privilège
28 Un esprit sain dans un corps sain
29 Qui est le Saint de Golfeurs
30 Dynamique avant mécanique
31 L’amour des règles
32 Devenir champion
33 Un maître à penser: Harvey Penick
 

L'esprit du jeu, au service de la liberté du geste.

Le champ lexical du golfeur a la particularité de rétrécir considérablement en arrivant  sur  le parcours.
Si certains font preuve d’une parfaite connaissance du monde animal, lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu ou selon les normes établies, le mot le plus utilisé  reste cependant composé des « célèbres cinq lettres »  que Pierre Cambronne aurait utilisées comme seule réponse au général britannique Charles Colville… Dans le monde du golf, le général de Napoléon a fait plus pour la diffusion de la langue française que Molière !

Mot moderne dont l’étymologie reste incertaine, il est souvent utilisé pour qualifier l’efficacité d’un swing.
Il y a quelques années une maman me confiait la tristesse de sa fille, sélectionnée en équipe nationale. Un soir d’un championnat international, ses coéquipières lui  avaient rapporté le jugement sans appel  de l’officiel accompagnateur : elle avait un swing de cinq lettres et n’arriverait nulle part. Son chagrin ne l’a pas empêchée de gagner ensuite quelques Omniums et de se distinguer sur le plan international !

Mais qu’est-ce un swing à cinq lettres ?
Un des plus beaux swings qu’il m’ait été donné de voir est sans doute celui de Freddy Rodesch. Quand il arrivait au practice, tous les swings s’arrêtaient  pour observer d’un œil admiratif un grand maître jouer une partition de musique rare.  Mouvement et impact de balles  se confondaient en un rythme fluide d’une rare précision.
L’Europe entière nous enviait ce swing ! Quelle beauté, quelle pureté !

Pourtant, j’ai vu ce joueur perdre une finale de Championnat International de Belgique contre un jeune adolescent anglais. Le public qui suivait la partie murmurait que celui-ci avait « un swing réellement intéressant ! » formule  pour dire, nous étions au Zoute,  que « son swing puait ». Ce geste à l’odeur douteuse a pourtant  permis à son auteur de remporter haut la main le match et le championnat. C’est le même geste incriminé qui a permis à son propriétaire de  monter sur le Tour quelques années plus tard.
 Ainsi, nous en revenons donc à la question essentielle, qui élude la plupart des autres, rendues futiles par leur inutilité : « Un swing doit-il être beau ou efficace ? »

Nous savons que le cauchemar des grands coaches américains serait de recevoir un appel de Jim Furyk pour un cours de golf, mais qui se souvient qu’avant lui, le souffre douleurs des swings était  Eamon Darcy ?
Le  jeune Irlandais avait à la montée un « flying elbow »(1) singulier et, à l’impact,  un saut de carpe pour le moins inesthétique et surprenant.  En arrivant à la balle, il donnait l’impression de se redresser en basculant violemment son tronc en arrière.

Les critiques de  l’époque ne sont pas parvenues à le convaincre de changer de swing. Persévérant avec son « coude flottant » et ses « sauts de carpe »,  il a fini par occuper  une place si convoitée dans l’équipe de la Ryder Cup 1987 (2).  Puis, la voie du succès.  Et un palmarès, le combien sans le comment,  qui parle pour lui et met  fin à toute discussion critique devenue obsolète.
En trois ans, Jim Hardy, le coach de Peter Jacobsen, s’est hissé à la cinquième place du classement des meilleurs enseignants des USA.  Hank Haney, le coach de Tiger Woods, dit de lui : « Jim est la personne qui, réellement,  en la matière de mon enseignement, a eu sur moi la plus grande influence. » 

L’action du coude à la montée, préconisée par Jim Hardy dans ses livres, rappelle les coudes flottants tellement décriés à une certaine époque. Par ailleurs, Jim Flick (3), le coach de Jack Nicklaus et Tom Lehman, confie dans la dernière édition du Golf Digest qu’en 1970, Sam Snead  lui demandait d‘apprendre  pour ses coups de pitch à plier son coude droit (le laisser flotter) à la montée et ensuite stabiliser son club à l’impact avec les avant-bras au lieu de flipper (4) ses poignets. 

Dans son édition  du mois de juin 2007, le même magazine  annonce en couverture que pas moins d’une vingtaine de pros du tour américain ont adopté un nouveau swing, « radicalement différent » de tout ce qui a constitué les fondements de l’enseignement traditionnel.  L’expression « agression totale » face aux normes en la matière est même utilisée, ce qui en dit long sur le gouffre qui sépare ces différentes approches de l’apprentissage.

Méconnus  il y a seulement un an,  Andy Plummer et Mike Bennett sont devenus les nouveaux  gourous du Tour Américain.  Leur secret est un modèle de swing  basé sur la géométrie et qui contredit presque tout ce qui s’enseigne aujourd’hui dans le golf. Des lecteurs  ont essayé la nouvelle technique avec des résultats spectaculaires et Golf Digest, à la demande générale,  s’est vu contraint de publier un complément d’informations sur la méthode.
Pour expliquer leur nouvelle technique, Plummer et Bennet  se sont inspirés d’autres sports, dont le tennis  ou le saut en hauteur.  A la descente, pour la traversée de la balle, ils donnent comme référence l’action « renversante » du champion de saut en hauteur  Fosbury Flop (5).

L’action du tronc (6) à l’impact,  préconisée par la « nouvelle » méthode  « Stack & Tilt »  ressemble étonnamment à l’illustre saut de carpe d’Eamon Darcy, breveté il y a trente ans !

Objets de moqueries et virulentes critiques à l’époque, coudes flottants et sauts en hauteur se voient aujourd’hui réhabilités, au point de représenter les fondements de nouvelles méthodes d’enseignement…

Ces revirements devraient rendre le public  et les enseignants prudents dans leurs jugements, et les inciter à fixer leur attention sur le combien au lieu du comment.
Quand un joueur achève une partie qui l’a satisfait sur le plan du jeu, sans que cela se traduise positivement sur sa carte, son sourire quelque peu figé ne voile-t-il pas une déception légitime ? Que retiendra-t-il, in fine, de cette partie : ses gestes ou son score ?

Un coach Fédéral de renom - il a joué plusieurs  Ryder Cup - m’a  un jour confié que pour évaluer le niveau d’un joueur,  il suffit de lui poser à la fin du parcours la question : « comment as-tu joué ? ».  Le  joueur qui mérite attention annonce  son score,  celui qui doute de son swing  raconte tous ses coups.  Selon lui, le problème du golf belge est avant tout un problème de culture, illustré par le culte du comment qui permet  à chacun, expert ou non, de devenir critique et décider de ce qui est bon ou mauvais dans une technique.
Cette culture du comment bride et étouffe  bien des talents.
Pour modifier cette mentalité et permettre aux aptitudes individuelles de se manifester, il faudrait commencer par accepter et encourager la diversité des techniques proposées par les pros. Leur  laisser, sans interférer, le choix du comment et nous limiter à considérer et évaluer les seuls résultats, ceux qui économisent tant de discours fallacieux et inutiles.

L’approche objective des performances fera disparaitre bon nombre de préjugés et permettra aux joueurs de comprendre le vrai challenge du golf. Pour  découvrir ensuite que pour relever ce défi,  ils ne pourront  compter que sur eux-mêmes  et la confiance qu’ils placeront en eux, soutenus en cette démarche essentielle par l’enseignant qui les accompagne. 

Giulio Tadiotto

 

 
 
 
 
 
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