Attitudes et comportement,
protégeons notre futur.

En Octobre 2006, ce magazine s’est penché sur le phénomène de la tricherie parmi les jeunes en publiant la lettre ouverte d’un responsable AFG à tous les clubs. Ce qui se voulait une sonnette d’alarme salutaire était effectivement un « pavé dans la mare », qui a toutefois éclaboussé beaucoup d’uniformes sans fournir les moyens de les laver.

Le Sud-Africain Simon Hobday était un joueur haut en couleurs. Du tee au green, il ne craignait personne. Ses innombrables 3 putts l’ont souvent privé de victoire. Un jour, il arriva méconnaissable sur le putting green, jeta trois balles près du trou et commença à putter. Après 2 « lip » à gauche et un « 360° », il leva les yeux au ciel: « Seigneur, même déguisé, tu m’as reconnu » !
Il y a bien des manières d’exprimer sa frustration ; l’humour en fait partie.
Lors d’un Championnat International, j’ai suivi un match entre un espoir belge et un jeune inconnu de niveau +1, handicapé par la poliomyélite. Alors que l’invalide acceptait imperturbablement les coups du sort, notre jeune représentant se plaignait après chaque putt manqué, implorant systématiquement le ciel. Il fut entendu et perdit sèchement son match.
Il y a bien des comportements et des attitudes qui différencient les joueurs.

Seul un bon pédagogue peut induire un changement durable du comportement. Cette aptitude acquise sur les bancs de l’école ne s’improvise pas. Le diplôme obtenu en est la garantie pour le parent.

Au Golf de l’Empereur, nous consacrons le mercredi à l’enseignement du jeu de golf et le samedi à la manière d’y jouer. Sur le terrain, nous notons les points faibles du jeu de l’enfant mais restons surtout attentifs à ses attitudes. Récemment, je vis un de mes élèves faire une sortie de bunker de 35 m et arrêter sa balle à 3 m du trou. Le lancer de club qui s’en suivit fut tout aussi spectaculaire. A la remise des prix, j’ai évoqué anonymement l’incident avec mes 40 autres jeunes. A l’unanimité, ils ont décidé qu’à l’avenir un tel comportement sera considéré une grave infraction à l’étiquette et entraînerait la disqualification du joueur. Ne devient-il pas plus difficile de transgresser une règle qu’on a soi-même contribué à établir ?

Ainsi, la première des préventions serait la sanction. Punir un enfant est parfois inévitable mais à la seule condition de lui expliquer la sanction avec ses mots et de lui offrir les moyens du rachat.

Depuis quatre ans, les règles du golf permettent de disqualifier le joueur fautif. La conclusion de la lettre ouverte de l’AFG précisait: « … dans cette affaire, les deux fédérations doivent travailler main dans la main afin d’uniformiser la répression sur l’ensemble de notre territoire».
Lancer un pavé dans la marre peut être utile. Accompagner ce constat de propositions éducatives est indispensable. Voici quelques pistes : adapter le texte des règles à l’âge de l’enfant, vérifier l’étendue des motivations de ceux qui les encadrent, redéfinir leur nombre et leur formation et mettre en place une évaluation compréhensible par tous.
Jusqu’à ce que les jeunes soient en âge d’assumer l’entière responsabilité de leurs actes, nous, parents - fédération - associations - enseignants, sommes les premiers initiateurs de leur comportement loyal et respectueux sur le terrain. La sanction est parfois nécessaire mais utilisée isolément, elle vise souvent le très court terme.

Giulio Tadiotto

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Article paru dans Play Golf de mars 2008