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Qui se souvient de Trevor Immelman ?
Au cas où vous l’auriez oublié, Trevor a gagné le Masters en 2008. A l’époque, la plupart des chroniqueurs choisirent d’attribuer cette performance davantage à la défaite de ses adversaires qu’à ses propres mérites. L’histoire de ce Masters se répétera-t-elle cette année ? Qui l’aura gagné ou perdu ? Aurons-nous droit à un véritable éloge du vainqueur ? Le Masters, le seul tournoi du Grand chelem à se jouer chaque année sur le même terrain d’Augusta, n’est semblable à aucun autre. Au mois d’avril, il nous invite à une célébration du golf avec les meilleurs joueurs de la planète et nous permet de tirer de riches enseignements d’un sport unique. Dimanche, toutes les caméras suivaient une paire de rêve, Tiger Woods et Michelson donnant la charge au leader board. A chaque chiffre rouge s’ajoutant au tableau sous les ovations du public, les drapeaux tremblaient dans leurs trous. A suivre ce duel prestigieux, on en oubliait presque les autres. Les pars qu’enfilait sans faiblir Kenny Perry étaient monotones, les égarements de Cabrera semblaient être les signes précurseurs d’une inévitable déconfiture. Quant à Chad Campbell, C’est à peine si on réalisait qu’il participait au même tournoi. Quand nos favoris, pliés par les bogeys, ont mis le genou à terre, j’ai éteint comme tant d’autres le téléviseur, sans imaginer un instant que j’allais manquer une bonne partie de l’histoire. La meilleure peut-être. Trou de mémoire, j’avais oublié l’espace d’un instant qu’un Masters ne se gagne qu’une fois le dernier putt rentré. Pas avant. Ce n’est que le lendemain, qu’informé par mes mails, j’ai pu tirer les vraies leçons du dernier Masters. Ensuite que chaque swing, comme chaque homme, est unique et que nous ne pouvons que respecter cette unicité et en tirer les enseignements. Enfin, l’écho des paroles de Kenny Perry qui resteront gravées dans bien des mémoires. Confronté par la presse à sa propre déception, il répond : « Si ceci est la pire des choses qui arrive dans ma vie, alors ce n’est pas si mauvais » et se tournant vers sa famille en pleurs, il leur dit : « Hé vous tous, souriez, ce n’est qu’un tournoi de golf ! » Alors je me demande, qui a gagné le Masters 2009 ? Par ailleurs, la lecture des événements d’après partie fait surgir une question : et si la capacité d’être grand dans la défaite prenait elle aussi le visage de la victoire ? Ce que Kenny Perry a su exprimer malgré sa déception, la façon dont il l’a fait, c’est non seulement une reconnaissance du talent de celui qui l’a finalement battu mais aussi un magnifique hommage à notre sport tout entier. L’histoire nous apprend que souvent, seul le nom du vainqueur s’inscrit dans les mémoires. Celle de ce Masters 2009 se révèle bien plus riche encore. Elle peut servir d’exemple à tout joueur de golf, par les puissants enseignements qu’elle nous permet d’en retirer, grâce au comportement irréprochable de ses principaux protagonistes. Giulio Tadiotto
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