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Les bons plans du swing
1 Patience
2 J’ai menti, j’ai vécu dans le mensonge 
3 Plane Truth
4 Le monde change
5 Partir pour mieux revenir
6 Qui se souvient de Trevor Immelman ?
7 Majesté, permettez-moi de vous dire la vérité. 
8 Le dernier match
9 Des poules et des tigres
10 Attitudes et comportement
11 Jouer régulièrement son handicap
12 Si j'étais Président
13 L'esprit du jeu
14 Vive L'Empereur
15 Réhabilitation
16 Potentiel et Limite... suite
17 Limite et Potentiel
18 L'intégrité du jeu
19 Interclubs, règles  et esprit sportif.
20 Qui est responsable ?
21 Que peut-on ou doit-on enseigner  ?
22 Sous le signe de l'amitié
23 Changer de grip
24 Si ce n’est pas du golf, ce n’est pas du golf
25 Le temps d’apprendre
26 Larmes et sanglots
27 Etre Pro, Coach, Psy et Papa: un privilège
28 Un esprit sain dans un corps sain
29 Qui est le Saint de Golfeurs
30 Dynamique avant mécanique
31 L’amour des règles
32 Devenir champion
33 Un maître à penser: Harvey Penick
 
Majesté, permettez-moi de vous dire la vérité. 

En ce moment, la chaîne de télévision Be TV programme un feuilleton historique de qualité, les Tudors. Au-delà des frasques royales amoureuses qui ont irrémédiablement marqué l’histoire, le réalisateur met en scène des caractères remarquables.
A Sir Thomas more, homme intègre, fidèle ministre d’Henri VIII, mais en désaccord avec son souverain sur la question religieuse, il fait prononcer la phrase suivante lors de sa remise de démission au roi :

« Majesté, accordez-moi de me retirer de la vie publique, mais avant que mes lèvres ne se scellent, permettez-moi de vous dire la vérité. »

Nous connaissons l’histoire ; Henri VIII l’a écouté avant de lui faire trancher la tête.

Nous ne sommes pas à la cour royale, mais à celle de l’Empereur. Comme partout ailleurs, les hommes y recherchent la vérité en toutes choses, mais quand ils la trouvent, savent-ils la reconnaître ? L’accepter ? Y faire face ?

Sire, permettez-moi de …

Tenue vestimentaire

Sire, voici onze ans que nous nous battons pour empêcher que les shorts ne raccourcissent, préserver le col des femmes, garantir la présence des cravates lors des remises des prix et définir nos modèles de chaussures.
Au moins 5 fois par an, l’ordre du jour de votre Comité Sportif remet ce point à l’actualité. Jeans ou pas jeans ? Bleu ou noir ? Polo ou chemise ?

Sire, vos sujets sont inquiets et demandent à être rassurés. Peu importe la décision qu’il vous plaira de prendre en cette 20ème année de grâce, mais nous formulons le souhait qu’elle dure au moins une législation et, surtout, que son application se fasse sans faiblesse ni discrimination.

Convivialité

C’est un sujet à la mode. Mme Aubry, nouvelle secrétaire du PS français, a affirmé sur les ondes que nous devions retrouver le sens de la convivialité.

Dans ma vie d’amateur de haut niveau – je parle de golf – j’ai eu l’occasion de parcourir le monde et de visiter un grand nombre de clubs, prestigieux ou non. Dans tous, j’ai été accueilli avec sympathie et me suis senti comme chez moi. Dans certains, il m’est même arrivé de me sentir si bien que j’ai demandé à en devenir country member. Ainsi, à un moment, j’avais ce statut dans 4 clubs de différents pays.
A ce prix, je crois pouvoir évoquer le thème de la convivialité au golf.

Chez nous, Sire, on parle souvent et fort de convivialité mais dans la pratique, que représente-t-elle ? Que signifie-t-elle ?
Pour mieux comprendre, je me suis fait aider par une main qui sème à tous vents.
Selon le dictionnaire, la convivialité est la capacité d’une société à favoriser la tolérance et les échanges réciproques entre les groupes qui la composent ; ensemble de rapports favorables entre les membres d’un groupe.

Je ne pense donc pas que le concept de tolérance s’assimile à fermer les yeux quand on enfreint les règles de jeu ou à détourner la tête quand on transgresse celles du club.
Je crois que « tolérance » en terme de golf peut vouloir dire ceci : « accepter que le corps (un club) soit constitué de membres différents qui, sans posséder les mêmes capacités ou habitudes, peuvent participer à une même activité, dans le respect et l’enrichissement liés à leurs différences, mais aussi dans le strict respect des règles établies. »

Dans cet esprit, favoriser les échanges réciproques entre groupes, serait alors de laisser le sort désigner la composition des équipes du dimanche pour favoriser le transfert du savoir (golfique et de vie de club), d’expériences et d’amitiés. 
Quant à susciter des rapports favorables entre les membres d’un groupe, il a fallu, pour créer l’espèce, et au-delà des performances, un Ulli Bromberg pour faire surgir de notre club un arbre de convivialité.


Merci, Ulli, de t’être manifesté et d’avoir donné vie à la bien-nommée amicale de la Hutte ! 

Juniors

Les jeunes à l’Empereur poussent comme la mauvaise herbe. 


Parmi nos membres il y en a qui, indifférents aux appels écologiques ou frappés d’amnésie lorsqu’il s’agit de se souvenir de leur propre enfance, voudraient utiliser des désherbants.

En matière de fréquentation du club, chaque membre a le droit de défendre ses opinions et de les exprimer dans le respect de celles des autres.  Cependant, une fois que les jeunes sont acceptés comme membres à part entière, ceux qui refusent de leur accorder les mêmes droits que nous (et les mêmes devoirs), sont les reflets d’une société entière qui a un problème : celui de la difficulté du lien entre les générations. 


Le programme junior à l’Empereur a commencé avec 6 ou 7 enfants.  Plusieurs ont déjà trouvé le chemin de l’équipe nationale et aujourd’hui, beaucoup d’autres sont prêts à suivre le même chemin. 




Ce n’est qu’une satisfaction parmi tant d’autres, pour les enfants leurs parents et les adultes qui les encadrent.  Le club et ses membres se sentent-ils pour autant concernés, voire impliqués par ce résultat ? 


Un jour, un papa vient me trouver : « Je voudrais que mon enfant joue au golf » me dit-il. 
« Sans plus, mais dans une vision d’avenir ». 
J’ai vraiment beaucoup apprécier sa démarche.  A ce jour, la fièvre du golf tient toujours au corps de l’enfant devenu adulte et c’est en famille, avec ses parents, qu’il vit ce qui est devenu sa passion.  Ce papa a oublié sa démarche initiale et s’il a fait appel à nous, c’est sans doute parce qu’il n’avait aucune idée de l’énergie nécessaire pour créer une étincelle durable. 

Un autre papa m’a dit : « Si mon enfant arrive à 5 de handicap, je lui offre une Ferrari. »
Je précise qu’il ne s’agit pas de Vivian.
L’enfant a progressé mais il est encore loin des attentes de son père.  Le chemin est long car le papa a commis deux erreurs. 
Tout d’abord, promettre la Ferrari à l’élève et non au pro.  Ensuite, fixer un objectif plus important pour lui que pour son enfant.

S’occuper des jeunes est une tâche gratifiante mais difficile.  Elle requiert une formation et de l’expérience.  Dans le monde du golf, on laisse bien trop souvent la formation et l’accompagnement des jeunes à des mains inexpérimentées. 

Pro

Dans l’histoire de notre sport, il est écrit qu’en envoyant sur terre deux des plus grands champions, notre Seigneur dit à Arnold Palmer : « Toi, tu seras le plus aimé » et à Jack Nicklaus : « Toi, tu seras le meilleur ».
Au cours des dix dernières années, j’ai parfois entendu dire que j’étais un bon pro, mais pour les jeunes.  J’ai aussi entendu : « Efficace, mais pour les débutants » ou « compétent mais trop cérébral ».  Il y a eu la saison du « trop technique, bon pour les joueurs de haut niveau », puis celle du « juste bon pour les seniors », ce qui marque un grand respect pour nos aînés…
Il manque à mon palmarès les Ladies.  Mais nous savons qu’entre elles et moi, c’est une histoire d’amour et qu’il ne s’agit pas d’être le meilleur.

La vérité n’est-elle pas tout simplement qu’un pro doit être capable de répondre aux attentes de tous les publics ? 

Enseignement

Sire, ma philosophie d’enseignement s’appuie sur les fondements de lois physiques dont l’une est empruntée à Galilée : « La terre est ronde et elle tourne ».


Qui est la terre ?  A partir de la compréhension du pourquoi et du comment, elle tourne.


Les bases de l’enseignement ne peuvent pas changer mais les adapter aux différentes morphologies des élèves est une nécessité indispensable pour les faire progresser dans leur apprentissage.


Dès lors, en tant qu’enseignant, faut-il être le plus aimé ou donner le meilleur de soi-même ?
Depuis que je suis devenu pro, je n’ai jamais voulu être le meilleur.  La reconnaissance que j’ai pu obtenir de la part de mes pairs trouve certainement une part de justification dans le souci de remise en question. A la Tadd Golf School, on ne dort pas sur ses lauriers et nous ne cessons pas d’enrichir notre culture golfique.  

Epilogue

Sire, avant que vous ne me coupiez la tête, je voudrais vous montrer ce que j’y ai mis en cette dernière année ….
Gardez en mémoire que j’ai écrit que mon modèle était un certain Pennik.
Sire, la vérité est fille du temps…


 Ce n’est qu’à 87 ans qu’il a été reconnu comme un des meilleurs et un des plus aimés.
Pour Pennik, le moins doué des élèves était aussi important que le joueur le plus célèbre.
Il a enseigné le golf pendant 72 ans en disant :
« Le jour où j’arrêterai d’apprendre, j’arrêterai d’enseigner ».

Et il n’a jamais arrêté d’enseigner jusqu’au jour de sa mort.

Giulio Tadiotto

 

 
 
 
 
 
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