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    Short Golf            
 
Les bons plans du swing
1 Patience
2 J’ai menti, j’ai vécu dans le mensonge 
3 Plane Truth
4 Le monde change
5 Partir pour mieux revenir
6 Qui se souvient de Trevor Immelman ?
7 Majesté, permettez-moi de vous dire la vérité. 
8 Le dernier match
9 Des poules et des tigres
10 Attitudes et comportement
11 Jouer régulièrement son handicap
12 Si j'étais Président
13 L'esprit du jeu
14 Vive L'Empereur
15 Réhabilitation
16 Potentiel et Limite... suite
17 Limite et Potentiel
18 L'intégrité du jeu
19 Interclubs, règles  et esprit sportif.
20 Qui est responsable ?
21 Que peut-on ou doit-on enseigner  ?
22 Sous le signe de l'amitié
23 Changer de grip
24 Si ce n’est pas du golf, ce n’est pas du golf
25 Le temps d’apprendre
26 Larmes et sanglots
27 Etre Pro, Coach, Psy et Papa: un privilège
28 Un esprit sain dans un corps sain
29 Qui est le Saint de Golfeurs
30 Dynamique avant mécanique
31 L’amour des règles
32 Devenir champion
33 Un maître à penser: Harvey Penick
 

Qui est le Saint de Golfeurs

Nous trouvons dans l’excellent livre de Paul Mousset, « Physiologie du Golf », une histoire exquise, ici résumée sous forme d’une « digest ».
Puisque voyageurs, cavaliers, automobilistes se sont depuis longtemps mis sous la protection de Saint Martin, Saint Georges ou Saint Christophe, comment expliquer que les golfeurs aient tant traîné à se donner, eux aussi, un patron ?

Deux noms, sans doute, sautent à l’esprit : celui du champion de l’effort perpétuellement déçu ; celui du martyr de la souffrance jamais éteinte ! L’Eglise -hélas !- n’a point cru devoir mettre au nombre des Saints, Sisyphe*, non plus que Prométhée !

Après beaucoup d’efforts, les Bollandistes** nous ont enfin livré un Saint dont le prénom seul, abstraction faite de ses édifiants mérites, suffirait à le désigner comme patron rêvé, car la « Chronologie » le connaît sous les vocables de Gandolphus***, Gengulf et même Gengoulf.
Sa fête ce célèbre de 11 mai. Il mourut en l’an 760.

Retraçons sa vie, brièvement :
Gengoulf était Bourguignon, comte et compagnon du roi Pépin****. Celui-ci lui avait confié d’importantes fonctions militaires. Par malheur, nulle existence humaine n’est exempte de tribulations ! L’infortune conjugale de Gengoulf était manifeste. Car durant les absences auxquelles l’astreignait sa charge, sa femme dont par respect pour le rang, les Bollandistes ne nous disent rien, sinon qu’elle était de haute naissance, oubliait ses devoirs entre les bras d’un jeune clerc de la maison de son mari !

Rien ne l’ignorait, et tout se répétait, dans ces petites cours de Bourgogne. Averti à chacun de ses retours des débordements de son épouse, le comte Gengoulf ne savait que pardonner. Il incarnait l’indulgence, la douceur et la bonté. A elle seule, semblable patience méritait qu’on eût en lui le patron que l’on souhaite.
Il pardonnait, dit-on, dix-huit fois. Mais sur ce chiffre « dix-huit », il y a controverse, certains prétendant qu’il ne se rapporte pas au nombre de pardons mais plutôt à celui du nombre de coups de dague dont (furia mentis agitatus) l’odieux clerc larda par une nuit sombre, le corps de son seigneur. Car l’histoire se corse d’un assassinat.

Or, il advint que peu après la mort du comte, l’amant et sa maîtresse se tenaient à la tombée de la nuit, dans une enceinte du château, près d’une pyramide de boulets destinés à faire triompher les armes royales. Le clerc, que commençait de bourreler sa conscience, écoutait distraitement les propos de sa pernicieuse compagne et pensait qu’une femme est bien envahissante.
Ce fut l’instant que choisit pour apparaître l’esprit de Gengoulf qui, avec une sévérité compréhensible, admonesta d’abord  l’épouse adultère et déplora que son endurcissement dût lui valoir, à bref délai, les flammes infernales.

S’adressant au clerc, ensuite, il déclara :
« Parce que tu as été entraîné et as succombé par faiblesse, je veux t’arracher au démon. Prends une de ces pierres rondes et très pesantes qui devaient servir à la gloire du roi.

Chaque jour, et sans y manquer jamais, je te condamne à la rouler longuement dans les prés et les bois tout autour du château. Tu ne t’arrêteras point. Personne ne t’aidera, jamais tu ne devras céder à la colère. Si jusqu’à la fin de ta vie, tu as le courage d’observer ces conditions rigoureuses, peut-être ton âme échappera-t-elle aux fourches de Satan ».

Dès que la voix de celui qui avait été son maître eut cessé de se faire entendre, le misérable clerc devint un autre homme. Ses yeux s’ouvrirent. Il veilla à ne jamais se plaindre ni récriminer tandis que, jour après jour, il faisait le tour du château en poussant à grande peine l’énorme boulet. La pierre semblait obéir à un démon qui s’ingéniait à l’écarter d’un droit chemin. Mais elle avait beau s’égarer çà et là dans les buissons, le clerc, les lèvres closes, persévérait.
Cet effort  méritoire dura de longues, longues années. Le clerc vieillit. Et, à force de rouler, la pierre perdit du poids. Quand son diamètre n’excéda pas celui d’une pomme sauvage, le clerc éprouva des difficultés croissantes à la retrouver dans l’herbe. Car en même temps que déclinaient ses forces, sa vue avait baissé.

Alors, le prieur d’un couvent voisin crut pouvoir intervenir avec discrétion. Il fit peindre en blanc la pierre, pour la rendre plus visible. Il fit enlever par les frères jardiniers les fleurs, buissons, broussailles et quelques arbres encombrant les abords du château.

Enfin, lorsque le clerc fut raidi par l’âge, le prieur invoqua Saint Gengoulf et sollicita la permission de donner au pécheur repentant  une canne pour pousser devant lui avec moins de fatigue cette petite boule blanche qui désormais accaparait son esprit. Il permit même que dans son trajet quotidien, le clerc fit des stations rapprochées, mais il fixa à dix-huit le nombre de ces pauses, en souvenir des dix-huit fois que le vieillard avait laidement trahi son maître ou, selon les auteurs des dix-huit coups de poignard dont il l’avait percé.

Quand la dernière heure du clerc sonna, Saint Gengoulf se manifesta de nouveau, mais pour dire : « Mon fils, grands avaient été tes fautes et ton crime. Mais ta pénitence s’est montrée longue et sévère. Tu as accumulé les mérites en refaisant chaque jour, sans te décourager ni céder à la colère, un parcours semé d’embûches. La miséricorde divine t’est maintenant acquise ».

Telle est la légende de Saint Gengoulf. En celui-ci, les golfeurs hésiteront-ils à reconnaître leur patron ? Celui qu’il leur est enfin permis d’évoquer au cours de leurs labeurs, de ces angoissants moments d’incertitude auxquels nul d’entre eux ne saurait échapper ?

Mais - qui a des oreilles entendra ; qui veut comprendre, comprendra - le Saint a clairement voulu indiquer aux hommes la canne et la boule, presque invisible sous l’herbe comme d’infaillibles instruments de pénitence et de rachat… à moins que l’erreur de quiconque en mesure n’en fit les agents de sa damnation ».
 
*Sisyphe : Fils d’Eole et roi de Corinthe, redoutable par ses brigandages, condamné après sa mort à pousser éternellement sur la pente d’une montagne un énorme rocher qui toujours retombe avant d’atteindre le sommet.

 
 
 
 
 
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